Depuis quelques temps et à force de galères, j’ai écumé beaucoup de sites et rencontré pas mal de gens avec lesquels j’ai pu papoter et obtenir des infos cruciales sur l'édition. Le genre de choses qu’on voudrait savoir avant de se lancer dans l’édition... et qu’on reçoit généralement une fois qu’il est trop tard. Je crois que ça s’appelle l’ironie du sort. Tout ce que je vais vous raconter ici n'est que la synthèse d'infos que j'ai pu glaner. Ma propre expérience dans l'édition a jusque-là été plus que positive et alimente également cette série d'articles. J'avertis tout de même que je n'ai pas la science infuse, et qu'il est possible que vous n'ayez pas la même vision/expérience que moi de l'édition. Ce qui n'empêche pas la vôtre d'être toute aussi légitime et instructive que la mienne :) Introduction au monde de l'éditionQuoi qu’on en pense, l’édition est un commerce. Voilà l’info à garder en tête à tout moment. L’éditeur est un commercial qui doit faire tourner sa boîte. Cela ne signifie pas que c’est un gros méchant qui n’a aucune considération pour votre art ! Beaucoup sont réellement passionnés... mais gardent les pieds sur terre ! Ce que vous établissez avec un éditeur, dans le meilleur des cas, quand vous signez avec lui, c’est un rapport artistico-commercial de confiance qui sera bénéfique aux deux parties (si le contrat est honnête). Cela n’empêche en rien une très bonne entente avec votre éditeur, évidemment ! Si on vous publie, ça signifie qu’on croit que votre manuscrit peut rapporter, incarne une tendance en cours ou à venir. Ainsi, certains éditeurs adorent des manuscrits, mais les refusent quand même. Pourquoi ? Parce qu’ils ne voient pas comment ils vont pouvoir les vendre. Certains éditeurs prennent des risques, d’autres moins. Et ce n'est clairement pas une raison pour les incendier et se classer dans la catégorie des génies incompris. La taille de la maison d’édition ne change pas grand-chose au degré de sélection, du moins si la maison est sérieuse. Une grande maison d'édition pourra être très sélective parce qu'elle reçoit beaucoup de manuscrits et qu'elle doit tenir fermement sa ligne éditoriale. Une petite maison d'édition n'a quant à elle pas le droit à l'erreur (en plus de devoir également tenir une ligne éditoriale) et se montre souvent tout autant sélective. Une mauvaise sortie peut tout chambouler. Donc ne pensez pas qu'il est forcément "plus simple" d'entrer dans une petite maison d'édition ! En outre, certaines boîtes marchent davantage au coup de cœur que d’autres... Renseignez-vous. Un éditeur qui vous accepte prend forcément un risque et engage sa réputation à vos côtés, ainsi que son argent (dans le cadre d’une édition à compte d'éditeur, j’y reviendrai). La dimension de l’écriture du premier jet jusqu’à l’envoi, ça, c’est le domaine artistique. A partir du moment où vous envoyez dans le but de commercialiser votre écrit, vous entrez dans un business artistique :) Ce qui ne vous empêche en aucun cas de continuer à créer des romans de tout votre joli cœur ! Les différents types de maison d'éditionIl y en a deux. Les ME à compte d’éditeur et les ME à compte d’auteur. Une maison à compte d’éditeur prend en charge TOUS les frais d’édition. Qu’il s’agisse de la correction, de la mise en page, de la couv’ ou de la promo. La venue en salon n’est cependant pas prise en charge par toutes les ME selon leur taille. Ce n’est pas parce qu’une ME se réclame à compte d’éditeur qu’elle l’est forcément. Il suffit d’un détail pour la faire basculer dans le compte d’auteur ou dans la prestation de services :
Ces éditeurs à compte d’auteur se cachent souvent sous le nom de “compte participatif”, pour atténuer un peu la méfiance. Mais compte participatif ou compte d’auteur, c’est le même résultat : vous payez. Certaines l'affichent de manière claire, et il est donc difficile de leur reprocher leurs pratiques quoi qu'on en pense, mais d'autres manquent de transparence. En bref, une maison à compte d’auteur va vous demander des frais. Souvent on arrive à 2000 ou 3000 euros de frais. Ce qui n'est pas négligeable. Et quand on sait que c'est souvent une simple méconnaissance du domaine de l'édition qui est à l'origine de 80% des signatures avec des ME à compte d'auteur... De plus, les compliments contenus dans la lettre d'une ME à compte d'auteur qui vous propose un contrat sont du vent : en général le manuscrit n'a pas été lu et ils acceptent tout. Donc vous n'aurez même pas eu de regard pro sur votre écrit. Si votre manuscrit a été refusé par des maisons à compte d’éditeur, remettez en question votre manuscrit. Ne vous entêtez pas à lui trouver des excuses. Soit vous estimez qu'il n'a pas été compris et vous le rangez dans un coin pour le renvoyer lorsque la période sera plus propice pour la bonne réception de votre écrit. Soit vous le retravaillez, puis vous le renvoyez ! J'ajoute que vous ne serez jamais ou rarement considérés comme auteurs à part entière en étant édités par ces ME à compte d’auteur, à moins d’un monstrueux coup de bol. Par exemple, d'après certains retours qu'on m'a fait, vous pouvez dire adieu aux interventions dans les écoles, à l'animation de stages d’écriture pour auteurs débutants etc... Comme vous n'êtes pas considérés comme auteurs, on vous refusera votre légitimité, quand bien même vous avez autant sué à écrire votre manuscrit qu'un auteur édité lambda. A vérifier cependant. Je n'ai jamais été dans ce cas. Les comptes d’auteur ont mauvaise réputation dans le milieu. Quand vous sortez d’une structure pareille, c’est parfois un peu dur de justifier votre choix. Y êtes-vous allé parce que ce sont les seuls à vous avoir acceptés (on peut se demander ce que vaut un “oui” reçu une semaine après l’envoi...) ? Par dépit donc ? Vous avez renoncé en vôtre âme et conscience à donner une meilleure chance à votre manuscrit ? S’il n’a pas été pris ailleurs, y a-t-il eu une véritable remise en question du manuscrit ? Ne saviez-vous pas que l’édition n’est normalement pas quelque chose de payant pour l’auteur ? Voyez l’image que ça peut renvoyer... Je ne dis pas que tout cela est vrai et je ne dénigre en aucun cas les auteurs édités à compte d’auteur... Mais je pense qu’ils méritent mieux. Et leurs manuscrits méritent une bonne révision s’il a été refusé partout ailleurs. Même si les éditeurs n'ont pas la science infuse, si vous êtes refusés, il y a sûrement une bonne raison. Parfois il s'agit même juste de timing. Parfois il s'agit de véritables problèmes dans le manuscrit. Rendez-vous dans la partie II pour en savoir plus sur la manière de choisir une ME et d'envoyer son manuscrit !
A bientôt :) |
Jade RiverJeune auteure de 23 ans, passionnée d'écriture et étudiante en Lettres modernes.
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